Nous vivons dans une grande administration, un système universel composé de règles non écrites que notre émotionnel ne peut pas comprendre. Cette uncanniness est la conséquence d’une surdose d’empathie et d’attention hypersensible. L’indispensable, les rapports presque forcés, constituent le coeur des collages et des peintures d’Anne Van Boxelaere.
Ses peintures se basent sur le monde qui l’entoure, construit avec rythmes, couleurs et textures. « L’abstraction ultime » selon l’artiste. Un monde qu’elle détruit ensuite partiellement, puis reconstruit et à nouveau détruit partiellement. La construction est déplacée, les accords sont modifiés. Une partie de l’histoire transparaît, à l’image d’une identité construite.
Bank et Court sont constitués d’une série de quatre œuvres. La construction sèche et abstraite dans les peintures souligne l’élément liquide de l’arrière-plan. Ce sont des institutions créées à l’origine par des personnes de chair et de sang. La texture des couches de peinture superficielles est celle d’un maquillage et d’un vernis. Un masque. Un visage trompeur.
Agreements représente des constructions sociales à partir de terrains de sport où la rencontre avec une autre ligne, un autre règlement, reste intacte. Les couleurs font référence à l’environnement urbain. Ce sont des constructions d’accords. Rencontre, mais aussi compensation. Compromis.
Petrol Lines est à nouveau un paysage unheimlich. Urbanism improvise aussi sur le même thème et s’en détourne dès que l’envie de proportions délimitées devient tangible.
L’œuvre d’Anne Van Boxelaere dégage un peu de cet idéal d’éducation classico-moderniste que la réalité complexe (personnelle) prend comme point de départ pour la construction visuelle. Le montage visuel est une technique souvent utilisée. Une urgence de l’homme moderne pour avoir une emprise sur la perte de contrôle et le contact émotionnel avec ‘le monde des choses’, provoquée par l’instrumentalisation et la comptabilisation qui ne cessent d’accélérer leur progression.