L’œuvre de Kaspar Dejong est faite des peintures, de dessins et de sculptures.
Même s’il vient juste de terminer ses études à la Willem de Kooning Academie, sa manière de travailler apparaît comme intemporelle. Dejong associe peintures et sculptures. Elles réagissent les unes avec les autres et amorcent un dialogue.
L’artiste confronte le visiteur à une version transformée de la réalité. Comme les expressionnistes qui déformaient des images en une expression et les minimalistes qui réduisaient les formes à des matériaux, il déconstruit nos objets du quotidien et le langage imagé jusqu’au moment où se rompt leur fonction originelle. Le spectateur est confronté à une image en torsion, où se cache quelque chose de légèrement familier, mais qui semble arraché à son contexte originel.
Dejong associe peintures et sculptures. Elles réagissent les unes avec les autres et amorcent un dialogue. Ses peintures sont aussi bien minimalistes qu’expressionnistes, deux formes d’expression contradictoires réunies sur une toile. Les sculptures évoquent le même sujet, d’où le tout qu’elles forment avec les œuvres sur toile. Elles se basent généralement sur des objets du quotidien, combinés à de la résine epoxy, du béton et de la céramique.
Dejong est fasciné par les processus naturels, qu’il influence et modifie dans ses œuvres. Il les associe à ses sculptures atypiques et à l’utilisation qu’il fait des couleurs, créant un nouveau langage imagé. Il tire également son inspiration de bâtiments délabrés et de places de parking abandonnées, où un processus naturel détruit à nouveau lentement ce que l’homme a construit. Il se sert, dans son œuvre, de l’esthétisme de ces lieux. En utilisant des éléments comme des griffes et des bosses et des matériaux tels que le béton, l’acier et la peinture aérosol.
Outre sa thématique, son travail est très impressionnant à regarder. Les toiles sont composées de plusieurs couches de peinture murale, peinture à l’huile, acrylique, graphite et aérosol. Il met l’accent sur les éléments constitutifs de la couleur, ligne, forme et texture. Les éléments de défense visibles font naître une image de fragilité. La toile évoque un morceau de parchemin réutilisé dont la couche supérieure aurait été grattée, pour que l’on puisse y écrire à nouveau. Réduire les couleurs permet de mettre très clairement en avant le jeu de la surface avec la texture. Cette fragilité est également appliquée dans les sculptures, comme pour les très esthétiques vases que Dejong déforme en objets qui semblent dépassés depuis l’éternité.